Voyons à quoi l’utilisation de scénarios climatiques pourrait ressembler en pratique. Supposons que nous voulons planifier en vue des effets d’une vague de chaleur extrême partout au Canada et, en particulier, à Montréal. Comprendre comment la chaleur extrême changera est important pour la planification de la santé publique et la gestion des travailleurs à l’extérieur ainsi que pour la planification énergétique puisque la climatisation exerce une pression croissante sur l’électricité.
Commençons en examinant le changement dans le nombre de jours où la température est supérieure à 32 °C et ce qu’ont été, jusqu’à présent, les effets de ce changement. La présente carte montre qu’historiquement, très rarement sinon jamais, les températures ont été plus élevées que 32 °C, presque partout au Canada. Cependant, à certains endroits, le nombre de jours a augmenté au cours des années récentes, puisque la Terre s’est réchauffée. À Montréal, par exemple, il y a aujourd’hui environ quatre jours par année où la température est au-delà de 32 °C.
Jetons maintenant un coup d’œil sur le graphique qui illustre combien de ces jours sont prévus pour Montréal dans le cadre d’un scénario d’émissions élevées, par exemple, RCP 8.5. Nous voyons que 34 à 86 jours pourraient atteindre une température supérieure à 32 °C d’ici 2100 selon ce scénario. Donc, même si les journées avec une température supérieure à 32 °C sont présentement rares, nous pouvons nous attendre à environ deux mois de ces journées d’ici 2100 dans le cadre d’un scénario d’émissions élevées.
Par contre, cela ne doit pas forcément se produire. Comme présenté dans le graphique, si nous réduisons les émissions mondiales conformément au scénario RCP 2.6, le nombre de jours durant lesquels la température serait supérieure à 32 °C, d’ici 2100, serait semblable au nombre actuel. Cette comparaison nous indique à quel point l’avenir est entre nos mains. Cette différence pourrait potentiellement signifier la vie ou la mort, particulièrement pour les communautés vulnérables.