De nombreuses autres sécheresses importantes se sont produites au Canada, en particulier dans les Prairies. Au moins dix grandes sécheresses ont frappé, y compris celles de 1910-11, 1914-15, 1917-20, 1928-30, 1931-32, 1936-38, 1948-51, 1960-62, 1988-89 et 2001-032 (Figure 1). Ces sécheresses s’échelonnant sur plusieurs années et sur de grandes superficies causent beaucoup plus de dégâts que des sécheresses plus courtes et présentent, par le fait même, de plus grands défis d’adaptation. Plusieurs sécheresses plus récentes ont également été documentées. La sécheresse extrême de 2015 en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan est remarquable, puisqu’elle a été en partie attribuée aux changements climatiques. Les sécheresses peuvent couvrir de vastes superficies non seulement au Canada, mais aussi sur de grandes parties de l’Amérique du Nord et ailleurs, elles ont été très intenses et de longue durée3.
La sécheresse peut être classée en plusieurs types, tels que les sécheresses météorologiques, agricoles, hydrologiques et socio-économiques, car la sécheresse a des impacts sur de nombreux systèmes. Les sécheresses météorologiques sont déterminées par le degré, la durée et d’autres caractéristiques de la période de temps sec. Les sécheresses agricoles lient les sécheresses météorologiques aux impacts agricoles, en tenant compte, par exemple, des propriétés du sol et des plantes. Les sécheresses hydrologiques sont liées aux effets de la sécheresse sur les eaux de surface et souterraines. La sécheresse socio-économique relie ces différents types de sécheresse à leurs conséquences économiques.
Plusieurs mesures sur la sécheresse sont utilisées, y compris l’indice de précipitations et d’évapotranspiration normalisé (ou Standardized Precipitation Evapotranspiration Index – SPEI). Le SPEI est un indice relativement simple basé sur l’équation du bilan hydrique (précipitations moins évapotranspiration potentielle) qui peut être utilisé pour calculer la sécheresse à plusieurs échelles de temps (par exemple, un, trois, six, neuf et douze mois) pour la période historique ainsi que pour le futur (en utilisant les résultats de modèles climatiques). Étant donné que cet indice inclut l’évapotranspiration potentielle, les effets de l’augmentation des températures projetée dans le futur peuvent également être inclus.