Le rapport BIPBRCC 2020 constitue la percée la plus détaillée au Canada à ce jour en termes de mesures spécifiques quant aux changements climatiques reliés aux bâtiments. On envisage d’adopter ces données dans le Code national du bâtiment 2025 et elles alimentent des outils comme la nouvelle application Climate-RCI relative à la résilience climatique des systèmes de toiture à membrane à faible pente.
Le financement fédéral pour les bâtiments résilients aux changements climatiques soutient l’application de nouvelles normes, données et codes tenant compte du climat de la conception à la rénovation de bâtiments. Par l’intermédiaire de l’exigence fédérale qu’est l’Optique des changements climatiques et d’autres initiatives connexes, Infrastructure Canada veille à ce que les nouveaux grands projets d’infrastructure lancés dans le cadre de programmes de financement comme le Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes et le programme bâtiments communautaires verts et inclusifs comprennent une évaluation fiable des risques climatiques présents et futurs, grâce à des réseaux nationaux de communautés de pratique comme le Groupe de travail sur l’infrastructure et les bâtiments de la plateforme canadienne d’adaptation aux changements climatiques.
Les provinces et les territoires font preuve de leadership dans le domaine de la planification et de la conception de bâtiments résilients aux changements climatiques. Citons par exemple l’Ontario, qui en 2016 a chargé son ministre des Affaires municipales de procéder à «… un examen du Code du bâtiment afin de soutenir les normes à faible teneur en carbone pour les nouveaux bâtiments et de s’assurer que les bâtiments continuent d’être sécuritaires et accessibles », et le Québec, qui a statué sur la nécessité de « collaborer à l’élaboration de critères, de codes, de guides et d’autres outils nécessaires à l’adaptation de l’environnement bâti aux changements climatiques », dans la Stratégie gouvernementale d’adaptation aux changements climatiques 2013-2020. Les organismes provinciaux et territoriaux peuvent donner le ton au changement, ce qui peut stimuler une réflexion novatrice. En Colombie-Britannique, par exemple, le projet Mobilizing Building Adaptation and Resilience de BC Housing soutient le renforcement des capacités et l’innovation dans la conception de bâtiments résilients et à faible émission de carbone. La Société québécoise des infrastructures (SQI) du Québec identifie les risques climatiques et les mesures d’adaptation au climat pour son parc immobilier institutionnel grâce à l’utilisation de son nouveau cadre d’évaluation, qui peut être adapté pour être utilisé par d’autres propriétaires et gestionnaires immobiliers intéressés.
Les municipalités sont particulièrement bien placées pour accélérer la résilience climatique dans le secteur des bâtiments, car elles intègrent des dispositions liées aux changements climatiques par le biais du zonage et de la planification, des exigences de construction locales, des lignes directrices et des programmes, et fournissent également des interprétations des codes provinciaux qui ciblent les vulnérabilités régionales des bâtiments. Dans de nombreux cas, les mécanismes de planification et les structures de gouvernance existantes (par exemple, la réponse aux catastrophes et le rétablissement) peuvent être efficacement exploitées pour permettre des mesures d’adaptation pertinentes qui traitent directement les vulnérabilités connues.
Là où il y a des lacunes dans les codes provinciaux, les administrations locales ont appliqué d’autres outils réglementaires à leur disposition afin de réduire la vulnérabilité des bâtiments. Cela permet d’inclure, au niveau local, des considérations climatiques adaptées aux interactions qui existent entre les bâtiments et le climat local. De plus en plus, l’intégration des informations climatiques futures dans les efforts de construction et de planification au niveau municipal se fait par le biais de plan climat. À l’échelle nationale, la Fédération canadienne des municipalités représente une base importante pour renforcer la capacité et le partage des connaissances entre les municipalités.