2025 devrait rivaliser avec 2024 en termes de records de chaleur

Les prévisions d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) concernant la température mondiale indiquent que l’année 2025 sera probablement marquée par une chaleur proche de celle de 2024, l’année la plus chaude jamais enregistrée, sans toutefois la dépasser.

Le Centre canadien de la modélisation et de l’analyse climatique prévoit en 2025 une température moyenne à la surface du globe de 1,45 ± 0,10 °C supérieure aux niveaux préindustriels, soit une température légèrement en dessous de la température record de 1,55 °C enregistrée en 2024, mais il est pratiquement certain (>99 % de chances) qu’elle sera plus chaude que toutes les années enregistrées avant 2023. Les températures élevées devraient persister malgré la fin de l’épisode El Niño qui a réchauffé le Pacifique tropical et fait grimper les températures mondiales en 2023 et 2024.

Les températures moyennes mondiales annuelles observées pour chaque année de 1980 à 2024 sont présentées par rapport à la température moyenne mondiale préindustrielle (1850-1900). Les données pour la période s’échelonnant jusqu’à 2023 proviennent d’une version mise à jour de l’ensemble de données sur la température moyenne mondiale du rapport AR6 du GIEC (disponible en anglais seulement), et celle de 2024 correspond à la valeur estimée par l’OMM. La prévision de température pour 2025 est représentée par un point blanc pour l’estimation centrale et par des traits blancs indiquant l’intervalle de confiance à 95 % (la valeur réelle devrait se situer dans cet intervalle 19 fois sur 20).

Les températures moyennes mondiales sont rapportées par rapport à une période de référence préindustrielle. Elles représentent la différence entre la température moyenne mondiale pour une année donnée et la température moyenne mondiale calculée sur la période 1850-1900, avant la majeure partie du réchauffement induit par l’homme. Selon les prévisions, la température moyenne mondiale annuelle en 2025 devrait se situer entre 1,35 °C et 1,55 °C (avec une estimation centrale de 1,45 °C) au-dessus de la moyenne de la période préindustrielle (1850-1900). Il s’agira de la 12e année consécutive où les températures dépasseront d’au moins 1,0 °C les niveaux préindustriels.

Les années 2023 et 2024 ont toutes deux battu des records de chaleur, atteignant respectivement 1,43 °C et 1,55 °C au-dessus de la période préindustrielle. Ces températures sans précédent sont dues à de multiples facteurs, notamment des eaux océaniques exceptionnellement chaudes et un puissant épisode El Niño, aggravés par la tendance à long terme du réchauffement planétaire d’origine humaine. Les températures record de 2023 et 2024 ont été accompagnées de vagues de chaleur attribuées au changement climatique partout au Canada.

2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée et la première année à dépasser le seuil de 1,5 °C établi par l’accord de Paris. Le dépassement de ce seuil en une seule année ne constitue pas une violation de l’accord et n’indique pas non plus que la moyenne à long terme des températures moyennes à la surface du globe a dépassé 1,5 °C. Bien qu’ECCC ne prévoie que 17 % de chances de dépasser le seuil de 1,5 °C en 2025, ses prévisions décennales indiquent que les cinq prochaines années seront probablement la période de cinq ans la plus chaude jamais enregistrée.

« Les prévisions saisonnières d’Environnement et Changement climatique Canada fournissent des perspectives climatiques régionales jusqu’à 12 mois pour le Canada et le monde entier, et prévoient également avec précision les températures moyennes mondiales pour l’année à venir. Les prévisions pour 2025 indiquent que le bond extraordinaire des températures mondiales en 2023 et 2024 est là pour durer, même sans l’influence d’El Niño qui a fait grimper les températures au cours de ces deux années. »

– Dr Bill Merryfield, scientifique à ECCC

Bien que l’El Niño de 2023-2024 soit terminé, la température moyenne mondiale en 2025 devrait dépasser le record précédent établi lors de l’El Niño exceptionnellement fort de 2014-2016. Des températures tropicales plus froides dans le Pacifique, répondant aux critères d’un La Niña faible, sont prévues pour le début de l’année 2025, mais l’influence rafraîchissante qu’elles entraîneront ne sera qu’une fluctuation temporaire s’ajoutant au réchauffement rapide causé par les émissions de gaz à effet de serre.

Évaluation des prévisions de la température moyenne mondiale annuelle passée produites par SPISCanv3 pour 1980 à 2024. Les estimations centrales des prévisions sont indiquées en rouge, la zone ombrée indiquant l’intervalle de confiance à 95 %. Les températures moyennes mondiales annuelles observées de 1980 à 2024 par rapport à la température moyenne préindustrielle de 1850-1900 sont indiquées en noir. Les données pour la période s’échelonnant jusqu’à 2023 proviennent d’une version mise à jour de l’ensemble de données sur la température moyenne mondiale du rapport AR6 du GIEC (disponible en anglais seulement), et celle de 2024 correspond à la valeur estimée par l’OMM.

Les prévisions de la température moyenne mondiale annuelle d’Environnement et Changement climatique Canada sont établies par le Centre canadien de la modélisation et de l’analyse climatique à l’aide du Système de Prévision Interannuelle et Saisonnière Canadien version 3 (SPISCanv3). Ces prévisions donnent de bons résultats lorsqu’elles sont comparées aux observations effectuées au cours des dernières décennies. Les prévisions saisonnières produites à l’aide de SPISCanv3 sont émises mensuellement et seront disponibles sur Donneesclimatiques.ca plus tard en 2025.