Les professionnels canadiens de la lutte contre les feux de forêt utilisent la Méthode canadienne d’évaluation des dangers d’incendie de forêt (MCEDIF) pour estimer le danger d’incendie de forêt, c’est-à-dire le potentiel d’allumage, de propagation et d’intensité d’un feu de forêt. Le MCEDIF prend en compte tous les facteurs du triangle du régime des feux, ainsi que d’autres facteurs de contrôle des feux, tels que la topographie (caractéristiques du paysage). Dans le cadre du MCEDIF, la météo des feux de forêt est décrite par un système appelé Méthode canadienne de l’indice Forêt-Météo (IFM). Parce qu’il est largement utilisé pour la planification des feux de forêt au Canada, les données futures de la météo des feux de forêt fournies dans l’application des projections de la météo des feux de forêt sont basées sur ce système. Comprendre les bases de la Méthode de l’IFM est une partie importante de la compréhension du danger futur d’incendie de forêt.
La Méthode de l’IFM est composée d’indices qui reflètent l’impact potentiel des conditions météorologiques sur différents aspects des feux de forêt. Chacun d’entre eux, décrit ci-dessous, fournit différentes mesures des conditions chaudes, sèches et/ou venteuses et de leur impact potentiel sur les feux de forêt. Les trois premiers éléments de la Méthode de l’IFM sont appelés indices d’humidité des combustibles, car ils décrivent le degré de sécheresse des combustibles à différentes couches du sol forestier en fonction des conditions météorologiques.6
- L’indice du combustible léger (ICL) décrit la sécheresse des combustibles à la surface du sol forestier. Cette couche est la plus susceptible de s’enflammer en raison de l’activité humaine.
- L’indice de l’humus (IH) décrit la sécheresse des combustibles juste sous le sol de la forêt. Le combustible de cette couche est souvent enflammé par la foudre.
- L’indice de sécheresse (IS) décrit la sécheresse du combustible plus profondément dans le sol de la forêt. La sécheresse de cette couche influe sur la difficulté d’éteindre les feux de forêt qui brûlent en profondeur.7
Les trois dernières composantes de la Méthode de l’IFM décrivent comment les feux de forêt peuvent se comporter, s’ils sont déclenchés.
- L’indice de combustible disponible (ICD) combine l’IH et l’IS pour décrire les conditions de sécheresse de la couverture forestière qui déterminent la quantité de matière brûlable disponible comme combustible pour les feux de forêt.
- L’indice de propagation initiale (IPI) combine les conditions de vent et la sécheresse du combustible en surface (ICL) pour estimer la vitesse à laquelle les feux peuvent se propager.
- L’indice Forêt-Météo (IFM) combine l’ICD et l’IPI en une mesure globale de l’intensité potentielle des feux de forêt.8,9
Chacun des indices de la Méthode de l’IFM augmente à mesure que le temps devient plus sec, plus chaud et/ou plus venteux – à mesure que les conditions météorologiques se dégradent. En raison des différences de type de forêt (le combustible des feux de forêt), les valeurs de la Méthode de l’IFM sont interprétées différemment selon les régions. Par exemple, chaque province et territoire utilise la Méthode de l’IFM de manière légèrement différente pour comprendre le danger d’incendie (par exemple, différents seuils pour le danger d’incendie « extrême »). La connaissance des caractéristiques régionales est essentielle pour utiliser les valeurs de la Méthode de l’IFM dans la planification locale.