Le réseau routier de la ville de Toronto comprend environ 5 600 kilomètres de routes et plus de 300 kilomètres de ruelles.1 En 2016, la ville de Toronto a évalué la résilience des infrastructures de la Ville aux futures conditions météorologiques extrêmes à l’aide d’évaluations des risques de haut niveau.2 Les risques dus aux changements climatiques les plus critiques pour les infrastructures de transport se sont avérés être les pluies extrêmes dans le centre-ville et les chaleurs extrêmes, à l’échelle de la Ville.2
La chaleur extrême provoque le ramollissement et la perte de résistance des chaussées en asphalte, ce qui entraîne la formation d’ornières sous les véhicules lourds et des suintements du liant de la surface. En cas de vague de chaleur prolongée, la chaussée pourrait subir des dommages étendus. L’orniérage linéaire le long de la zone de passage des roues sur les routes pourrait entraîner des accumulations d’eau et provoquer des accidents dus à de l’aquaplanage. Lorsque la surface de la chaussée est irrégulière, cela peut également entraîner un plus grand nombre d’accidents impliquant des véhicules et/ou des vélos. Le coût de réparation d’une chaussée déformée à grande échelle pourrait être très élevé. Les infrastructures routières existantes, en particulier pour le centre-ville, ont été construites il y a de nombreuses années et n’ont pas été conçues pour s’adapter aux événements météorologiques extrêmes d’aujourd’hui.2 En cas de chaleur extrême, la durée de vie de la chaussée pourrait être réduite par rapport à la durée de vie opérationnelle prévue de 15 à 25 ans sans resurfaçage.
La combinaison de la chaleur extrême avec d’autres variables climatiques, comme les fortes précipitations et les cycles de gel-dégel, accroît son impact sur la durée de vie des chaussées. Étant donné que la fréquence et la gravité de ces autres phénomènes augmentent ou persistent en raison des changements climatiques, leurs effets cumulatifs sur l’usure de la chaussée deviendront plus importants. Bien que le processus d’évaluation des risques de Toronto ait pris en compte ces divers facteurs, cette étude de cas se concentre uniquement sur les risques de chaleur extrême et les stratégies d’adaptation pertinentes.
Une façon d’améliorer la résilience des infrastructures routières consiste à utiliser des liants de chaussée qui sont conçus spécifiquement pour prévenir l’usure prématurée de celle-ci. La formule Superpave est utilisée par certaines autorités routières pour évaluer les grades performance (GPs) des liants de chaussée (pétrole brut supplémentaire et composés modificateurs). Généralement, les grades de performance sont basés sur des données climatiques historiques ; cependant, la prise en compte des données climatiques futures permettra de garantir l’utilisation de matériaux routiers qui seront résilients à l’avenir.
Dans notre climat actuel, les chaussées de Toronto n’atteignent pas leur durée de vie opérationnelle prévue. Les problèmes d’usure de la chaussée causés par la chaleur et la circulation dense sont déjà un problème. Avec la hausse des températures observée et attendue et l’augmentation des températures extrêmes, l’usure de la chaussée ne fera que s’aggraver si la conception de la celle-ci continue d’être basée sur des températures historiques.